L’histoire de la Route en France

La salle était comble le 15 octobre 2011 pour suivre la conférence d’Alain Roblet organisée à l’initiative des Amis de la Principauté de Boisbelle-Henrichemont.

Le vaste sujet de cette conférence L’Histoire de la route en France et le rôle de Sully, Grand Voyer de France fut magistralement traité par M. Roblet, ingénieur divisionnaire honoraire des Travaux Publics de l’État.

Depuis quand construit–on des routes et pourquoi ? Quelle est l’origine du mot ? La Gaule possédait-elle des routes avant l’arrivée des romains ? Quelles routes les romains nous ont-ils laissées en héritage ?
Toutes ces questions furent développées avec érudition et talent et complétées par des photos aériennes et croquis explicites, en particulier la photographie de la table de Peutinger : copie médiévale d’une carte des routes de l’Empire Romain (IIIe et IVème siècle).

La conférence se poursuivit avec l’évocation du réseau routier en France de l’époque gallo-romaine à nos jours avec des flashes sur les points forts ou originaux : chaussée de Brunehaut, VIème siècle, introduction de la corvée et restauration des ponts par Charlemagne en 798.

Le XII ème emprunte les routes spécifiques aux foires, aux croisades, aux pèlerinages (Saint Jacques de Compostelle).

1177 : construction du pont d’Avignon.
1184 : Philippe Auguste fait paver Paris.
1552 : Henri II fait planter des ormes le long des routes.
De 1599 à1610 , Maximilien de Béthune, duc de Sully et Prince de Boisbelle, en sa qualité de Grand Voyer de France prend en main la reconstruction du royaume et sa sécurité. C’est alors la reconstruction des routes, des ponts et des voies navigables (canal de Briare) et le point de départ d’une véritable politique routière en France. Puis, au XVII ème siècle, Colbert et Vauban vont œuvrer dans son sens. En 1716, c’est la création du corps des ponts et chaussées (carte de Cassini).

Napoléon porte également un grand intérêt à la voierie :
1800 : Route du Simplon ;
1803 : Le pont des Arts.

Nous arrivons au XXème siècle et survolons l’amélioration des techniques de fabrication et d’entretien : le ciment, le ciment armé, le goudron, la méthode Mac Adam et le compactage. La signalisation évolue avec les bornes Michelin, dignes héritières des Bornes Milliaires puis Royales. En 1924 est incrusté le point Zéro kilomètre sur le parvis de Notre Dame à Paris.

Aujourd’hui le réseau routier fait un million de kilomètres de voies circulables, 11 000 kilomètres d’autoroutes, 750 000 de chemins ruraux. Les outils sont performants. On est passé de la pelle au compacteur. Les revêtements progressent, anti-bruit, recyclables.

La route nous accompagne depuis la nuit des temps, depuis le chemin animalier qui conduit au point d’eau à l’autoroute des vacances (Estérel, côte d’Azur). Mais sera-t-elle dans le futur moins importante du fait des nouvelles technologies qui tentent de réduire le transport des personnes ?

Les Amis de Boisbelle remercient vivement Alain Roblet pour ce brillant exposé.

La soirée s’est achevée par le pot de l’amitié.